Municipales 2014 : Lettre ouverte aux candidats

Publié le 28 janvier 2014

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LETTRE OUVERTE AUX CANDIDATS

Contrairement à ce que répète une publicité permanente, les Méridionaux en général et les Biterrois en particulier, loin d’être aficionados, sont très majoritairement
indifférents ou hostiles à la corrida. Les preuves ? Elles sont multiples :

1- La grande majorité des départements du Midi et la quasi-totalité des villes méridionales, de Bordeaux à Nice en passant par Toulouse, Montpellier et Marseille, ne possèdent pas la moindre arène et n’organisent jamais de corrida. Voyons de près le cas de Béziers :

2- C’est officiellement faute de spectateurs que Béziers a dû définitivement renoncer à partir de 1995 aux corridas de vendanges et à partir de 1998 aux corridas de juillet. Juillet est pourtant un mois touristique. Malgré le renfort que des touristes apportaient à la clientèle locale, les corridas de juillet se déroulaient devant des gradins de plus en plus vides. Chaque spectacle se soldait par un déficit grandissant. Il fallut renoncer aux « fiestas bravas » de juillet.

3- Les clubs taurins biterrois organisent chaque année en octobre, avec l’argent public qui leur est toujours grassement accordé, un spectacle taurin aux arènes. Ils ne parviennent jamais à rassembler plus de 400 spectateurs alors que l’arène compte 13.000 places. Sans commentaires…

4- Le COLBAC a réussi l’exploit de recueillir à Béziers 23.000 signatures sur une pétition demandant à la mairie de mettre fin aux corridas. 23.000 signatures dans une ville qui dépasse à peine 70.000 habitants. C’est la pétition la plus gigantesque qui ait jamais circulé à Béziers sur quelque sujet que ce soit. C’est plus que le maire n’a obtenu de voix lors de l’élection municipale. S’il y a encore des corridas à Béziers c’est parce que, contrairement aux citoyens électeurs, les partis politiques et leurs élus soutiennent et protègent la tauromachie. Ainsi au conseil municipal de Béziers, sur 49 élus, un seul, Patrice Pollet, s’oppose aux corridas. Sur les quelque 70 élus que compte le conseil régional, pas un seul n’est anticorrida. Les assemblées élues en matière taurine ne sont donc pas du tout le reflet du corps électoral.
Comment expliquer cette choquante distorsion ?

Le milieu taurin est un groupe de pression très minoritaire mais il est composé de notables riches, influents, puissants, voire dangereux auxquels manifestement les politiques n’ont rien à refuser. Devant cette collusion entre milieu taurin et pouvoirs publics les Méridionaux sont toujours plus nombreux à parler de « mafia taurine ».

Par ailleurs le déclin de la corrida, commencé au milieu du 20ème siècle, s’accélère.

Le premier reflux a été la disparition des spectacles taurins au nord de la Loire. Qui se souvient que Paris a autrefois construit plusieurs arènes successives pour y donner des corridas ? Le 2ème reflux a été la disparition des corridas dans toutes les grandes villes du Midi. Qui se souvient que Marseille fut autrefois, par le nombre annuel de ses courses de taureaux, la capitale taurine de la France ?

Et le reflux s’accélère. Nîmes, en supprimant sa « fiesta » de primevère, est passée de trois ferias à deux. La carte taurine de la France vient de perdre définitivement Fréjus, son arène la plus orientale et Floirac, près de Bordeaux, l’arène la plus occidentale. Devant la chute constante du nombre de spectateurs, même Arles et Béziers s’interrogent sur leur avenir tauromachique.

Le milieu taurin, aigri par la conscience de son effondrement, se crispe et se montre de plus en plus agressif. Parmi les adversaires de la tauromachie, la complicité grandissante des pouvoirs publics avec le milieu taurin (inscription de la tauromachie à l’inventaire du patrimoine culturel de la France, protection ouvertement accordée au milieu taurin par le ministre de l’intérieur Manuel Valls, etc) font grandir colère et exaspération. Dans une république qui se veut démocratique comme la France on ne peut tolérer indéfiniment qu’une minorité mafieuse impose sa volonté à la majorité des Français. Le vieux conflit entre partisans et adversaires de la torture-divertissement et de la mort spectacle pourrit, s’aggrave, devient explosif et peut dégénérer à tout moment en affrontements physiques.

Il faut trouver à ce conflit une issue rapide. La seule issue honorable et acceptable par tous est le recours aux urnes. Nous demandons que la mairie organise un débat public loyal et approfondi, conclu par un référendum local, sur la poursuite ou l’abolition des corridas à Béziers. C’est notre première revendication.

Nous demandons aussi que la mairie cesse de subventionner l’école taurine de Béziers où, aux frais du contribuable, alors que le trésor public est en crise, on apprend à des enfants à torturer et à tuer. C’est notre 2ème revendication.

Nous attendons de toutes les listes candidates à la prochaine élection municipale qu’elles s’engagent sur ces 2 revendications.

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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